Ce week-end, avec mon copain Patrick, on est allés en Loire-Atlantique (44). Et en Charente-Maritime (17). Dans les Côtes d’Armor aussi (22). Et au Finistère (29). On a même fait un léger détour par le Vaucluse (84) et l’Ariège (09). Quelles villes on a visitées ? Ben… La Courneuve. Parce que 3200 km en 48h, ça se fait, certes… quand on est chauffeur poids lourd ! Non, nous nous sommes allés à la Fête de l’Humanité. Maintenant on dit plutôt Fête de l’Huma‘. C’est idiot de vouloir amputer l’ Humanité comme ça, déjà qu’elle est pas très en forme. Je sais bien qu’on est trop nombreux, mais tout de même. On pourrait tout aussi bien dire Fête de l’Humain, non ? Quel que soit son nom, ça rappelle beaucoup le Salon de l’Agriculture tout ça. On est tout plein de moutons à revenir chaque année, on mange comme des porcs et on finit plein comme des vaches ! Avec les concerts et les débats en plus et Trompette la Prim’Holstein, la visite du Président et l’Entarteur en moins.
Aller à la Fête de l’Humanité, c’est comme s’offrir un petit voyage pour le weekend. On y vient à pied, en car ou en voiture, en famille, entre amis ou en amoureux pour (re)découvrir son folklore, ses coutumes tel le débat incontournable Y a-t-il encore une Gauche en France aujourd’hui ?, s’enivrer de ses parfums enchanteurs entre graillon, urine et ganja, savourer ses spécialités locales : bière tiède, frites grasses et merguez (avec mayo ou ketchup ?)… Et surtout, on ne repart pas sans sa cuite son petit souvenir : T-shirt à l’effigie du Che, biographie du Che, coque Iphone du Che, tapis d’éveil Che, poil du nez du Che… C’est aussi et surtout un voyage musical alors qu’on passe d’une scène à l’autre et qui vous entraine du blues créole (Delgres), à un zouk endiablé (Kassav), en passant par des rythmes africano-latino-manouches (Zoufris Maracas), ou du slam militant émouvant (Govrache). Et c’est sans compter les compositions rageuses et néanmoins originales (à tout point de vue!) du sympathique Marche ou Grève au stand de l’Allier, ou au hasard des allées, les nombreuses reprises accoustique, a capella, reggae ou musette du Temps des Cerises et de L’Internationale dont celles approximatives et inspirées de l’obscur Jean-Paul Souffre (à l’instar de son maigre public) au stand ardéchois.
La Fête de l’Humanité, c’est aussi pratiquer le patois local. On s’appelle « Camarade », on se tutoie chaleureusement. On commence ses phrases par « Pour que la lutte continue… » et on les ponctue par « ces enculés du gouvernement! »
Et puis, quand on a fait le tour des Allée Jean Jaurés, Georges Marchais, Olympe de Gouge et Joséphine Baker, après les concerts et tout de même, quelques débats revigorants, il est enfin l’heure de passer aux tables ! Aligot, Cassoulet, Gouline*, Tripoux, Mafé, Colombo, Falafel et même Couscous laïque (qui ressemble étrangement à un couscous normal) ! Il y en a pour tous les goûts et sans se ruiner !
![]() |
Fête de l’Humanité 2019, La Courneuve |